La musique sacrée à l’honneur à Éget
Juchée sur son promontoire, la fière église d’Éget-village offre aux yeux un panorama impressionnant sur la vallée. Elle a fait davantage mardi soir en présentant un autre panorama, celui du répertoire de la musique sacrée du 14ème siècle au 17ème siècle. Il fallait de l’audace au quatuor vocal Chorrelidia basé dans le Gers pour venir proposer sans le secours d’instruments les chants polyphoniques que la foi religieuse de nos ancêtres avait su inventer en tant de lieux. Ce groupe d’amateurs (au sens profond du terme, ceux qui « aiment » ce qu’ils font) récemment constitué, fait vivre un patrimoine musical d’une richesse insoupçonnée. On a pu ainsi vérifier qu’à côté du latin, les langues corse, catalane, espagnole, italienne, avaient inspiré des créateurs souvent anonymes dont les mélodies résistent au tourbillon des modes.
Les responsables du festival des petites églises de montagne pouvaient être satisfaits d’avoir rempli une fois de plus une de ces églises dont les trésors architecturaux n’attendent que d’être réveillés par des initiatives artistiques de qualité. C’est ainsi que beaucoup d’auditeurs ont découvert l’un des plus attachants maîtres-autels de la vallée, petit écrin qu’on eût dit conçu tout spécialement pour le chœur des artistes. Ainsi, avant de goûter aux joies de la musique, les spectateurs avaient pu apprécier les explications savantes et pédagogiques de Jacques Cazala, l’un des meilleurs connaisseurs des églises de la région. Un verre de l’amitié concluait chaleureusement l’évènement.
JR
Article publié dans la dépêche du midi le 20 août 2011